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Retour d’expérience : pourquoi nous avons organisé une cleanwalk le long du bassin de la Villette

Par Noé De Paepe, heureux stagiaire en com et RSE

Lors de notre dernier séminaire d’équipe le 10 juin, la team Gobi a (re)découvert les joies de la cleanwalk avec Diane et Yann de Surfrider Foundation Europe, et nous voulions vous partager cette expérience.

Une cleanwalk, par définition, a pour objectif de nettoyer un espace en ramassant les déchets qui s’y trouvent, puis de les jeter dans les poubelles adaptées. Sauf que ça a été un peu différent pour nous pour deux raisons : 

  • à Paris, toute une équipe travaillant pour le Service Technique de la Propreté de Paris s’occupe de nettoyer la ville, donc le “gros” des déchets est régulièrement ramassé,
  • il y a BEAUCOUP de déchets, en tout genre dont certains difficiles à ramasser.

Alors, c’est plutôt méfiants que certains membres de l’équipe sont arrivés, avec l’idée qu’on ne pourrait pas tout ramasser, et que de toute façon, les mêmes personnes jetteraient à nouveau les mêmes déchets pas plus tard que le soir après notre passage. 

Après quelques explications de Diane et Yann, nous avons compris que le but de cette cleanwalk était tout autre.

1. Collecter les déchets qui étaient à notre portée

Dès le début de la cleanwalk, qui a eu lieu le long du bassin de la Villette, certaines règles ont été annoncées : il ne fallait pas ramasser les très gros déchets (ceux traités par les encombrants), et il ne fallait pas ramasser les objets dangereux (comme les aiguilles à shoot usagées : oui, nous en avons trouvé). Ensuite, deux types de ramasseurs de déchets ont été désignés : ceux qui allaient ramasser spécifiquement les mégots (gros boulot !), qui font l’objet d’un décompte spécial, et ceux qui s’occuperaient de tous les autres déchets.

C’est pleine de bonne volonté que la team Gobi s’est alors scindée en deux pour se répartir des deux côtés du bassin. L’idée était d’évoluer en une heure le long du bassin jusqu’au parc de La Villette pour y effectuer le tri des déchets.

2. Effectuer un tri précis des déchets ramassés

Une fois arrivés à La Villette, une grande bâche a été étendue au sol et nous y avons déversé nos sacs poubelle (à l’exception de ceux remplis de mégots). Le tri a commencé. 

Nous avons créé autant de tas qu’il y avait de catégories de déchets : les canettes, les bouteilles en plastique, les gobelets, le verre, les capsules de bière, les sacs plastiques,… 

Après une dizaine de minutes, le constat était sans appel : certains déchets étaient beaucoup plus présents que d’autres. C’est essentiel de pouvoir le quantifier pour agir à la source. On vous explique plus bas les détails.

Au total, la team Gobi est fière de vous annoncer qu’elle a ramassé en une petite heure seulement : 

  • 29 bouteilles en verre
  • 29 bouteilles en plastique
  • 20 cannettes
  • 2 kg de mégots 
  • 48 gobelets en plastique
  • 2 ecocups 
  • 6 gobelets en carton 
  • 3 pom’potes
  • 1 flacon de gel hydro-alcoolique
  • emballages alimentaires : 2 boîtes à kebab, 3 boîte en plastique rondes, 84 sachets papiers et journaux, 21 bouchons de liège, 18 bouchons en plastiques, des pailles en cartons et des fourchettes plastiques 
  • 50 sacs et sachets en plastique
  • 50 capsules de canettes 
  • 1004 capsules de bières 
  • Tabac : 19 paquet de cigarettes, 2 briquets
  • Déchets sanitaires :  6 masques, 7 boîtes kit à crack 
  • Textile : 1 kippa, 5 vêtements, 1 cintre 
  • Déchets insolites : 1 flotteur de pêche, 1 tresse de cheveux, 1 jouet, 1 morceau de plastique de pare-chocs de voiture, 1 mini batterie

3. Des déchets pour mieux comprendre les usages

1004 capsules de bière et 2 kg de mégots : ces deux chiffres nous ont particulièrement surpris. Bien que la cleanwalk ait eu lieu le long du bassin de la Villette, une zone festive lors des beaux jours, nous ne pensions pas trouver autant de ces déchets laissés par les usagers. D’autant plus que de nombreuses poubelles sont disposées tout au long du bassin en prévention. 

Il fut également dur de voir que beaucoup de sacs plastiques et de bouteilles étaient laissés par terre par leurs propriétaires. Bien sûr, ce n’est pas forcément la faute des citoyens qui ont peut-être jeté leur bouteille dans une poubelle un peu trop pleine ou qui s’est éventrée. Mais cela révèle un problème de plus grande ampleur dans la ville de Paris : les bouteilles plastiques à petite contenance sont trop peu souvent triées et placées dans les “bacs jaunes”. 

Force est aussi de constater que l’emballage alimentaire est un des déchets les plus retrouvés lors de notre cleanwalk. C’est donc bien un sujet actuel malgré la mise en place de la loi AGEC qui vise à réduire la part du plastique à usage unique dans le quotidien des Français.es.

5. Des déchets enfin pour trouver des solutions adaptées !

Avec tous ces résultats, l’ONG Surfrider Foundation Europe va enrichir sa base de données, et formuler des arguments à présenter aux politiques avec des plaidoyers qui visent à adapter la loi aux enjeux de protection des océans. Car oui, 80% des déchets des océans viennent des terres !

Surfrider Europe est présent auprès des institutions publiques, dans des groupes d’ONG, ou dans des discussions avec des agents économiques. Ils ont par exemple fait inclure les enjeux de l’océan dans le préambule de l’Accord de Paris, et ont contribué à l’adoption de la directive européenne sur les plastiques à usage unique (bravo !).

Face à ces constats, chez Gobi, nous allons continuer de fournir autant d’efforts pour aider les individus à changer leurs modes de consommation face au plastique jetable, et plus largement aux emballages alimentaires à usage unique. Avec nos belles gourdes que de plus en plus de monde connaît, mais aussi avec de futurs produits (🤫) comme notre lunch box qui va très vite arriver dans les entreprises et sur notre boutique en ligne.

En attendant, pour passer un été sans bouteille plastique jetable et sans être déshydraté, on vous invite à consommer un maximum d’eau du robinet. Vous pouvez retrouver dans les rues les fontaines publiques grâce à notre application gratuite FreeTaps 🙂 (à télécharger), ou avec l’initiative “Ici je choisis l’eau de Paris” sur la capitale !

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